Cocktail

Mercredi 13 avril, 11h30, convocation pour un cocktail avec le Président de l'Université Paul Cézanne d'Aix-Marseille III, pour les étudiants revenus du Japon au cours des dernières semaines, les étudiants japonais, les responsables et professeurs concernés, et, tant qu'à faire, ceux qui partent l'année prochaine. Dudum, moi aussi.

Le Président arrive avec près d'une demi-heure de retard, sa fonction l'excuse à sa place, il commence à parler. Il nous dit qu'il est attaché au Japon, qu'il apprécie beaucoup ce pays, qu'il est désolé pour les Japonais. Il nous annonce les perspectives qu'il offre en tant que contribution, nous explique que les étudiants français ne voulaient pas tous rentrer, que certains tenaient à rester, mais qu'ils avaient dû les forcer à rentrer, par décision des Ministères des affaires étrangères et de l'enseignement supérieur. En vertu de la Constitution, il existe un principe de précaution en ce qui touche à la santé, et, en France, peu importe si les mesures sont exagérées, on prend pas de risques, c'est comme ça, c'est dans la Constitution. Cela dit, le Président nous a quand même expliqué qu'il fallait régler la situation au cas par cas, en fonction de la situation personnelle de chacun. Pour ceux qui rentrent de Tokyo ou pour ceux qui étaient plus au sud, c'est déjà différent.

Il nous a aussi dit que l'ambassadeur français et sa femme n'avaient jamais quitté Tokyo. Contrairement aux ambassadeurs allemand et autrichien, qui sont partis à Osaka. Apparemment, d'autres gouvernements ont aussi demandé à leurs étudiants de rentrer, mais on entend dire tellement de choses différentes qu'on ne sait jamais trop où se trouve la vérité, entre la version de mon professeur de japonais, celle des étudiants français, celle du Président de l'Université.

Le Président a déconseillé très vivement aux étudiants de retourner au Japon dans les trois mois à venir. A sa façon de parler, il est bien, bien français, méditerranéen même. Une Japonaise, professeur au Japon, arrivée en France depuis peu il me semble, a dû être assez surprise, je pense.

On nous a aussi expliqué, pour l'année prochaine, qu'on pouvait partir, et que s'il y avait un problème d'ici septembre, on verrait à ce moment-là, qu'on trouverait une solution. L'université de Fukuoka (Kyushu, dans le sud) a par exemple proposé de prendre plus d'étudiants. Donc peut-être que, si je ne peux plus aller à Tokyo, je pourrai aller à Fukuoka. Ils ont des typhons, mais pas de séismes ou de tsunamis.

Le Président a parlé pendant près de deux heures, certains ont aussi posé des questions, le responsable du M2 Europe-Japon a aussi dit quelques trucs, et après il y avait le cocktail, avec des petits canapés et des mini-sandwichs, et des mignardises pour le dessert. C'était vraiment super bon. Maaais l'intérêt principal a sans doute été de pouvoir parler avec des étudiants qui étaient cette année au Japon, et avec les deux étudiantes qui suivent actuellement le M2 Europe-Japon.

Après, j'avais cours, à 15h, donc je n'ai pas pu aller boire un verre avec eux, ce sera pour une prochaine fois.