Jishin...
Vendredi 11 mars 2011, vers 11h, environ quatre heures après, j'ai appris ce qui s'était passé.
Seulement 4 morts officiellement.
Bien évidemment, ça allait augmenter. Juste en regardant les vidéos, c'était évident...
J'avais cours de japonais à midi. Quand je suis arrivée, mon professeur venait d'apprendre ce qui s'était passé, par le biais du service des relations internationales. Ce week-end, j'ai suivi les informations, régulièrement, le bilan s'alourdissant, les catastrophes s'enchaînant. Aujourd'hui, cours de japonais à nouveau. Mon professeur m'a demandé si je voulais toujours partir. Ça semble un peu déplacé de se poser la question maintenant, est-ce que je pars ou pas ? alors que des gens sont en train de mourir ou de chercher des membres de leur famille dans des habitations ravagées. Mais j'ai l'impression que les Japonais sont assez pragmatiques. "Certes, c'est terrible, mais c'est comme ça." Nous avons la culture des contraires, ils ont la culture des complémentarités. La culture et la nature vont ensemble. En France, si la terre bouge, on va se dire "Oh tu t'calmes ?" alors que là-bas, personne n'ignore que la nature fait ce qu'elle veut et que l'être humain ne peut absolument rien y faire. Leur approche est sans doute très différente de la nôtre.
Alors... est-ce que je pars ? Tout va dépendre de l'évolution des choses. Si la situation des centrales nucléaires empire, s'il y a radiation, ben, non, je pars pas... Sinon, bien sûr que je pars. N'importe quoi peut arriver n'importe où, n'importe quand. Donc ça n'entre pas dans mes critères de décision, tant que le risque est raisonnable. Je tiens à ma vie quand même.
Mais, pour l'instant, ce n'est pas très important. Espérons que le plus de disparus possible puissent être retrouvés, que les centrales nucléaires n'explosent pas, que le volcan ne cause pas trop de dégâts. Est-ce que je pars ou pas, c'est assez dérisoire...